Oubliez tout ce que vous pensiez savoir sur les jours de carence. Car, aussi surprenant que cela puisse paraître, il est possible de ne pas en subir les effets. Voire même de percevoir 100% de son salaire en arrêt maladie. Pour autant, le dispositif reste complexe à appréhender. Alors, on vous a préparé le guide le plus complet du web : définition, calcul, exceptions, astuces et conseils. Avec un bonus : un simulateur pour calculer l’impact sur votre salaire. \n\nImportant : cet article est destiné aux salariés du secteur privé. Les fonctionnaires trouveront des informations spécifiques dans l’article, mais elles sont moins exhaustives.
Comprendre les jours de carence
L'univers de la protection sociale en France ne manque pas de subtilités, et le jour de carence est un monument d'incompréhension collective – mais aussi une source inépuisable de tableaux Excel pour salariés anxieux.
Qu’est-ce que le délai de carence en arrêt maladie ?
Le délai de carence, c’est ce vide abyssal entre le début officiel de votre arrêt maladie et le moment où la Sécu commence à délier les cordons de la bourse.
- Durée : 3 jours d'attente (les fameux "jours non payés") pour les salariés du privé ; 1 jour seulement pour les fonctionnaires (juste histoire que personne ne râle trop fort - mais ça ne marche pas).
- Bénéficiaires : Tout salarié du secteur privé, quelques variantes dans la fonction publique.
- Montant IJSS : Zéro euro pendant la carence. Oui, zéro. Pas même un croissant.
- Application : La règle s'applique à CHAQUE nouvel arrêt maladie, à moins d'une exception réglementaire — ce n'est pas cumulable avec l'arrêt précédent si vous retombez malade dans les 48h ( eh oui, il faut lire les petites lignes ).
- Enjeux : Perte sèche sur la paie – d'où l'art du montage financier version maladie en France.
Origine légale et historique du dispositif
Le concept, farci dans le Code de la Sécurité Sociale puis manipulé par chaque gouvernement en quête d'économies rapides, est tout sauf naturel. La version contemporaine du jour de carence naît en 2012 (merci, Sarkozy), censée "responsabiliser" le salarié (traduction : économiser des millions... sur votre dos). L’objectif ? Aligner public/privé, calmer l’absentéisme imaginaire – ou juste tester notre patience collective.
"Le salarié français excelle dans l’art de calculer ses indemnités : une thérapie anti-stress bien française."
Pourquoi trois jours ? Le raisonnement officiel
Officiellement, on vous explique que ces 3 jours limitent les abus et responsabilisent chacun face à la maladie. En vrai ? Ça fait avant tout des économies sur le dos des travailleurs. Les défenseurs avancent l'argument d’équité (tout le monde paye pareil), tandis que les critiques rappellent qu’on punit surtout ceux qui n’ont rien demandé... Bref, trois jours parce qu’il fallait bien choisir un chiffre : ni trop court pour que l'État fasse des économies... ni trop long pour éviter une révolution syndicale.

Calcul et fonctionnement des jours de carence
Plongeons dans le calcul des jours de carence, un exercice souvent complexe pour les salariés.
Cas général dans le secteur privé
Calculer vos indemnités journalières après trois jours de néant, c’est comme jouer à la loterie – sauf qu’on sait déjà que le ticket est perdant sur la période de carence. Voici comment ça se passe pour les salariés du secteur privé :
- Salaire journalier de base : C’est la moyenne brute des trois derniers mois, divisée par 91,25 (car oui, la France adore les décimales absurdes).
- Taux appliqué : L’indemnité journalière = 50 % du salaire journalier de base.
- Plafond 2024 : Pas plus de 50,18 € brut/jour. Si t’es patron du CAC40, pas la peine d’espérer toucher plus…
- Carence : Les 3 premiers jours = rien. Sauf si tu as droit à un maintien employeur ou une prévoyance béton.
Étapes pour briller sur Excel !
1. Prendre le total des salaires bruts des 3 derniers mois
2. Diviser par 91,25 = salaire journalier de base
3. Multiplier ce montant par 50 % = IJSS brute
4. Appliquer les cotisations sociales (CSG/CRDS…)
5. Multiplier par nombre de jours indemnisables (hors carence)
Un DRH m’a confié avoir créé un fichier Excel intitulé « calcul_arnaque_carence_v2.xlsx », mettant en évidence les pertes liées aux jours de carence.
Spécificités de la fonction publique
Après une journée unique de carence (oui, UN SEUL jour pour nos héros administratifs), l’agent public retrouve son salaire comme si rien ne s’était passé – sauf exceptions réglementaires ou mauvaise humeur du gestionnaire RH.
En cas d’arrêt maladie "simple", seul le premier jour est non payé. Ensuite, paf : retour au plein traitement (enfin presque… il y a toujours une subtilité cachée).
Exemple chiffré avec formules (tableau Excel friendly)
Prenons un salarié lambda avec un salaire brut mensuel moyen de 2 400 €. Carence classique : arrêt maladie de 10 jours dans le privé versus fonction publique.
Statut | Salaire brut/mois | IJSS jour brut | Montant Carence | Montant net perçu sur 10 j |
---|---|---|---|---|
Secteur privé | 2 400 € | ~13,15 € | -0 € x 3 | ≈92 €/jour dès le J4* |
Fonction publique | 2 400 € | n/a | -1 jour brut | Salaire plein dès J2 |
*Calcul simplifié : [(2400×3)/91,25] ×50% ≈13,15 €/jour avant abattements sociaux. Trois premiers jours non payés, puis indemnisation partielle.
"Les règles sociales se calculent souvent sur Excel, mais rarement sur un ticket resto."
Exceptions et variations selon les conventions
Bienvenue dans la jungle des exceptions, où la France prouve que le droit du travail adore les pièges. Ici, chaque convention collective ou accord d'entreprise peut saboter ou améliorer vos fameux "jours de carence". Oubliez l'égalité de traitement, bienvenue dans le patchwork syndical !
Conventions collectives plus favorables
Certaines branches ont décidé que perdre trois jours c'était trop mesquin – et elles l'ont inscrit noir sur blanc :
- Bâtiment et Travaux Publics (BTP) : Carence souvent supprimée si ancienneté > 1 an ; maintien total ou partiel dès le premier jour.
- Métallurgie : Selon la région, suppression totale ou réduction à un seul jour – parfois même zéro si accident du travail.
- Banques/Assurances : Maintien complet de salaire dès le début de l'arrêt pour les titulaires ; aucune carence pour certains statuts cadres.
- Transports routiers : Carence parfois réduite à un seul jour, voire nulle avec prévoyance renforcée.
- Commerce alimentaire (grandes surfaces) : Maintien partiel possible dès le premier jour sous réserve d’ancienneté.
Si tu fais partie des oubliés, c’est sûrement que ta branche préfère économiser sur ta fièvre plutôt que sur ses marges.
Accords d’entreprise et clauses spécifiques
Là, c’est du cas par cas : certains employeurs – généralement ceux qui cherchent à garder leurs salariés vivants – négocient des accords internes plus doux. Parfois maintien intégral du salaire, parfois carence réduite… mais aussi souvent rien de plus !
Pour vérifier : consultez votre convention collective (dispo sur intranet RH ou service paie) ET demandez le dernier avenant signé en CSE. Spoiler : personne ne lit jamais jusqu’au bout...
Anecdote vécue : Un salarié m’a déjà téléphoné depuis son lit d’hôpital pour vérifier si sa boîte avait bien supprimé la carence via un accord CSE. Résultat ? Accord signé... mais oublié au fond d’un classeur depuis 2017. Moralité : toujours vérifier le petit dernier !
Mesures temporaires et actualité législative
Impossible de parler règles sans s’étrangler devant leur volatilité… Récemment, la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024 a supprimé tout délai de carence en cas d’arrêt maladie pour fausse couche (logique humaniste rare). En même temps, Bercy réfléchit bruyamment à étendre la carence à cinq voire huit jours (!!), histoire de booster artificiellement les économies budgétaires [source : MoneyVox].
En parallèle, plusieurs expérimentations locales ont ramené la carence à zéro pendant le Covid (souvenirs émus des RH dépassés).
"Toute règle sociale finit en mème absurde... et recommence dès l’année suivante."
Impact réel sur votre salaire et votre retraite
Voilà la partie où tout salarié découvre concrètement l’effet du coup de massue appelé "carence" sur sa fiche de paie... et (surprise) sur sa future retraite. Préparez vos mouchoirs, ou mieux : ouvrez Excel !
Perte de revenu nette pendant la carence
Dès qu’un arrêt maladie débute, les fameux premiers jours ne sont pas indemnisés. Par exemple, pour un salaire net mensuel de 2 000 €, si vous partez trois jours en carence, c’est jusqu’à 300 € de perdu (environ 100 €/jour non payé). Les employeurs n’ont aucune obligation magique : sauf convention ultra-favorable, ce trou dans le budget est bien réel. La carence, c’est la punition silencieuse du salarié honnête qui tombe malade – on ne gagne rien à tomber du mauvais côté des statistiques.
Prise en compte pour le calcul de la retraite
Mauvaise nouvelle : les jours de carence ne génèrent ni cotisation vieillesse ni point ARRCO/AGIRC pour les complémentaires. En régime général : seule la période indemnisée par la Sécu compte dans les trimestres validés (et il faut avoir été indemnisé au moins 50 jours pour valider un trimestre !). Moralité ? Plus vous multipliez les arrêts courts (avec carence), plus vous grignotez votre retraite potentielle…
- IJSS assimilées uniquement si période indemnisée (hors carence)
- Aucun point AGIRC-ARRCO sur période non indemnisée
- Un trimestre = 50 jours indemnisés minimum
- Les jours "perdus" sont vraiment perdus, même après 40 ans de cotisation !
Simulateur interne : calculer vos pertes
Envie d’un face-à-face avec la réalité ? Utilisez un simulateur précis via PayFit ou FSU-SNUipp pour mesurer l’amputation subie.
Étapes simples pour optimiser vos clics :
- Saisir votre salaire net mensuel sur l’outil en ligne.
- Entrer le nombre exact de jours d’arrêt (inclure les jours de carence).
- Valider et consulter le résultat – préparez-vous à soupirer très fort.
- Utiliser ce chiffre pour râler auprès du RH… ou revoir vos garanties prévoyance !
"Même un arrêt maladie devient une source d’optimisation… surtout si on prend le temps d’en faire un tableau comparatif avec ses collègues."
Booster vos indemnités : astuces pour ne pas perdre trois jours
Voici la section où la magie du droit social rejoint l’absurdité pratique. Spoiler : rien n’est jamais automatique, mais tout peut se négocier ou s’optimiser. Documentation, anticipation, et un soupçon d’espionnage de convention collective sont vos alliés.
Maintien de salaire employeur et prévoyance
Certains salariés ont droit à un maintien de salaire durant l’arrêt maladie – mais pas tous, loin de là ! Voici les règles qu’on évite soigneusement d’afficher en grand dans les entreprises :
- Durée : Le maintien légal démarre après 1 an d’ancienneté (secteur privé), avec 90 % du brut sur 30 jours puis 66 % sur 30 suivants. Ancienneté supérieure ? Bonus jusqu’à 190 jours selon le Code du travail… sauf si votre convention l’a réduit (ou augmenté).
- Taux : Entre 66 % et 100 % selon contrat et branche. Beaucoup rêvent du maintien total… peu y accèdent sans mutuelle costaud.
- Délai de franchise : Souvent équivalent à la carence Sécu (3 jours), sauf si accord collectif supprime ce délai !
- Prévoyance collective : Peut compléter l’employeur pour atteindre presque 100 %. Si vous ne savez pas ce que prévoit votre contrat... rejoignez le club des RH amnésiques.
Résumé en mode check-list :
- ✔️ Vérifier son ancienneté exacte
- ✔️ Lire sa convention (+ avenants)
- ✔️ Analyser la notice « garanties arrêt maladie » de la prévoyance obligatoire
Obtenir 100 % de son salaire en arrêt maladie
Pour arriver au graal – percevoir votre salaire intégral pendant un arrêt – il faut combiner habilement IJSS, complément employeur, et garanties prévoyance. L’essentiel : rien n’arrive tout seul, même si certains croient au Père Noël social.
Rappel court : la méthode complète est détaillée dans un article spécifique. Retenez déjà deux règles d’or :
- Connaître précisément les seuils de maintien dans votre convention
- Transmettre tous les justificatifs à la prévoyance sans délai (certificat, bulletins, RIB)
Et surtout… surveillez chaque virement comme le lait sur le feu et réclamez au moindre écart par mail.
Démarches et délais à respecter
Rien de tel qu’une paperasse bien ficelée pour éviter que votre banquier ne déprime !
Liste des obligations à remplir en mode « contrôle qualité » :
- Informer l’employeur sous 48h (sinon c’est la cata réglementaire)
- Transmettre l’avis d’arrêt maladie via tous les canaux possibles (appli Ameli ou courrier). Conservez une preuve d’envoi...
- Remplir vos dossiers prévoyance dès réception du formulaire (ne laissez pas traîner la demande entre deux spams)
- Attestation de salaire par l’employeur obligatoire pour débloquer les IJSS ; relancer dès le deuxième jour si silence radio !
"En France, rater une deadline administrative, c’est garantir trois jours de carence… et un rhume financier."

FAQ sur les jours de carence
Comment se faire indemniser les jours de carence ?
En principe, aucune indemnité n’est versée pour les jours de carence. Si vous pensez à une erreur (par exemple, votre convention supprime la carence ou vous êtes en Alsace-Moselle), voici les recours :
- Mail au service RH : demandez la fiche paie et confirmation du maintien employeur.
- Réclamation auprès de la CPAM (via Ameli) si votre cas relève d'une exception réglementaire.
- Relance écrite ou recommandé si la réponse tarde (oui, c’est pénible, mais c’est la France).
Si le paiement est rétroactif (exemple : reconnaissance tardive d’une maladie professionnelle), gardez tous vos justificatifs, car l’administration adore perdre des dossiers…
Le délai peut-il passer de 3 à 7 jours ?
Le passage de trois à sept jours de carence n’est PAS encore la règle générale mais fait débat : certains experts veulent rallonger la période non indemnisée pour "faire des économies". Actuellement, seules certaines situations très précises prévoient une carence allongée, comme sur l’indemnité complémentaire employeur sans accord plus favorable (7 jours dans certains cas). Si un projet de loi passe en 2024/2025, ce sera surtout un cauchemar pour votre budget…
Que faire en cas de maladie professionnelle ou accident du travail ?
Là, surprise : AUCUN jour de carence. Dès le premier jour d’arrêt reconnu au titre maladie professionnelle ou accident du travail, indemnisation complète par la Sécu sans délai d’attente. La CPAM verse l’IJSS dès J1 (pour une fois qu’ils sont rapides !). Pensez à transmettre tous les justificatifs rapidement pour éviter tout blocage administratif.
"Oui, il existe des exceptions qui font envie… Sauf qu’il faut souvent y laisser sa santé pour y accéder !"
En résumé rapide (et grinçant)
- Jours non payés = normal sauf exception locale ou conventionnelle.
- 7 jours possibles côté employeur sans accord collectif favorable.
- Pas de carence si accident du travail/maladie professionnelle reconnue.
Note d’efficacité administrative :
- Service RH et CPAM restent vos interlocuteurs principaux. Et bon courage pour obtenir une réponse claire…
😐😐😐😐